La région du Guemon est délimitée au nord par la région du Worodougou, à l’est par la région du Haut Sassandra, à l’ouest par les régions du Cavally et du Tonpki et au sud par les régions du Nawa et de San-pédro. La région bénéficie d’un climat de type équatorial caractérisé par deux saisons de pluie en alternance avec deux saisons sèches. La pluviométrie y est abondante et oscille entre 1 500 et 2 000 mm de pluie par an. C’est une zone de forêts autrefois très dense mais fortement entamée par une exploitation forestière abusive.
La région du Guemon a une population de 919 392
habitants (RGPH 2014). Soit une densité de 99,38 habitants/km2. La population autochtone est essentiellement constituée
de Wés et de Guéré. Cependant la dynamique migratoire dans cette région de l’ouest
fait de cette région une population cosmopolite, constituée non seulement
d’autochtones Guéré, mais aussi d’allochtones (Baoulé, Senoufo, Lobi, etc.) et
d’une forte population étrangère (Burkinabé, Maliens, Guinéen, etc.).
Alors que les Guéré sont détenteurs de droits coutumiers
d’appropriation foncière, les autres communautés citées détiennent des droits
fonciers (Colin, Le Meur & Léonard, 2009) obtenus via divers modes (droit
de culture, achat, don, location, etc.).En effet, la plupart des terres
cultivables est exploitée par les migrants au détriment des autochtones guérés.
Depuis la crise post-électorale dans le pays, la dynamique
migratoire, à la base de la croissance démographique dans l’Ouest ivoirien,
s’est accentuée et la région continue d’être le principal bassin de réception
des migrants subsahariens en raison du rôle économique des ressources
foncières.
La Région du Guemon est une collectivité territoriale
décentralisée de Cote d’Ivoire, qui couvre les départements suivants :
– Duekoué ;
– Bangolo ;
– Kouibly ;
– Facobly.
Duekoué en est le chef-lieu de région.
Les potentialités économiques de la région du Guemon sont
énormes.
Au plan agricole, la région repose sur une
agriculture basée sur le binôme café-cacao. On note également l’exploitation
forestière, l’hévéaculture, les cultures vivrières comme le riz, le manioc, la
banane plantain et les légumes. Elle renferme les forêts classées et les parcs
nationaux les plus importants de la Côte d’Ivoire. On peut citer la forêt
classée de Sio et les parcs nationaux de Taï et du Mont Péko, classés
patrimoines mondiaux de l’UNESCO.
Il existe également dans la région du Guemon des fermes de
bœufs et de poulets. En plus de l’élevage, la pêche est pratiquée dans la
région du Guemon notamment à Bibita, Taobly, Kanebly, Gbapleu et Dibobly.
Au plan minier, le Guemon a un sous-sol très riche en
ressources de toutes sortes, notamment le fer qu’on retrouve en abondance dans
le Mont Klanhoyo (Facobly), à Bangolo, où il est en phase finale d’exploration
par la société Tata Steel. On retrouve le fer également à Kouibly dans le Mont
Etia. L’or est aussi exploité à Amanikro dans le département de Duékoué. Le
Guemon, au regard des informations qui précèdent, est une région immensément
riche tant au plan naturel (pluviométrie, végétation et sous-sol) qu’au plan
agricole et minier. Le commerce représente le deuxième secteur d’activité après
l’agriculture.
Au plan de l’industrie, elle est
dominée par l’exploitation du bois qui est de loin la plus importante activité
industrielle de par son volume de production. Cette place qu’occupe le bois
dans l’économie de la région se vérifie à travers des grandes scieries (Sbg,
Nsd, Stbo, Thanry) et des unités de moindre importance que sont les
ébénisteries et le commerce de détail de bois transformés. La région possède
aussi une unité de transformation de riz, de manioc et de maïs. D’autres unités
industrielles y sont également implantées.
La région regorge de nombreux sites, notamment les montagnes
et les grottes sacrées de Guitrozon, les 34.000 ha de forêt dense du Parc
national du Mont Péko, classé patrimoine mondial. Les nombreuses danses comme
le Tématé, le Gobois, le Gbahia (danse des femmes), les festivals de Masques,
les sculpteurs de masques et autres nombreuses statuettes, les tisseurs de
nattes, les articles de vannerie etc., sont aussi une grande curiosité dans
ladite région. Ce volet culturel du Guemon est également meublé de nombreux
adorateurs de masques dont les Koui et Glaè, les Djih (homme panthère), le
Kogni (Cor) etc.