La région de la Bagoué (déformation de Bagbè qui veut dire ″fleuve rouge″) est située au nord de la Côte d’Ivoire, la partie la plus septentrionale du pays. Elle forme avec celles du Poro et Tchologo le district des Savanes. Elle se situe à 800 km d’Abidjan. Elle est limitée au nord par la République du Mali, au sud par les régions du Worodougou et du Béré, à l’est par la région du Poro et à l’ouest par celles du Folon et du Kabadougou.
La région est située dans la zone tropicale sèche. Aucun
fleuve ni cours d’eau d’importance ne traverse la commune.
La population autochtone de la région est constituée
essentiellement de Malinké et de Sénoufo. Les Malinkés sont majoritairement
musulmans et les Sénoufos, majoritairement animistes. Des populations Peuls
sont également installées dans des campements disséminés sur tout le territoire
du département. L’on note la présence dans la région de nombreux burkinabés et
maliens venus travailler notamment dans les plantations de coton et dans
le secteur du commerce informel.
L’axe central Boundiali-Tingréla est soumis à une forte
pression démographique. Sur cet axe se greffent quelques lignes de forte
densité, l’une de Kouto à Syanhala, l’autre de Kouto à Nyofouen. La région de
Kouto constitue ainsi une sorte de centre de gravité démographique.
La superficie de la région de la Bagoué est de 10.668 km²
pour plus de 375 687 habitants (RGPH 2014). Elle comprend trois (03)
départements :
– Boundiali (4302 km²);
– Kouto (4164 km²);
– Tengrela (2202 km²).
Les trois (03) départements comptent quatorze (14)
sous-préfectures que sont :
Boundiali, Ganaoni, Siempurgo, Kasséré, Baya,
Kouto, Gbon, Kolia, Sianhala, Blessegué,
Tengrela, Kanakono, Débètè et Papara.
Boundiali est le chef-lieu de région de la Bagoué.
L’agriculture est la principale activité de la population.
Le coton et l’anacarde sont les principales cultures de rente du département.
La forte production de coton a amené la Compagnie ivoirienne du coton de doter
le département de deux (2) usines d’égrenage du coton. Les autres cultures
concernent la mangue, le riz, le mil, le fonio, le maïs, l’igname, l’arachide,
le sorgho et dans une moindre mesure le néré et le karité ainsi que la
production de miel. Ces produits vivriers améliorent également les revenus des
paysans.
L’élevage est pratiqué par toute la population en général,
mais particulièrement par les peulhs qui le font dans un but commercial. Cet
élevage (bovin, caprin et volaille) connaît un réel essor grâce à l’existence
de nombreux parcs et ranch de la palée (situé entre Guinguéréni et Nondara).
La région regorge de potentialités en capital humain
capables d’impulser une dynamique de développement ; il s’agit, entre
autres :
– d’une main-d’œuvre agricole et artisanale
disponible ;
– de l’existence de nombreux bas-fonds et plaines aménageables
;
– des conditions naturelles relativement favorables et
l’existence de réserves minières à valoriser ; ·
– de la bonne position stratégique (ouverture sur
l’hinterland) et l’existence de réseaux d’échanges commerciaux,
d’infrastructures de transport.
La région de la Bagoué est caractérisée par un riche
patrimoine culturel et touristique. En effet, le peuple Senoufo est
mondialement reconnu pour ses potentialités touristiques dont le rite
initiatique au poro reste le plus médiatisé.
Au plan culturel, on célèbre chaque année quelques danses
dans la région. L’une des plus célèbres est la danse du
N’goron. Le caractère traditionnel de la danse du N’goron, vient de sa
source originelle et authentique, se pratiquant de génération en génération
chez ces peuples Senoufos. Elle est avant tout culturelle et son caractère
initiatique marque la fin d’un processus, déjà entamé par les jeunes garçons
sortant tout droit du bois sacré.
En fait, elle est dansée ou du moins exécutée par des jeunes
filles, n’ayant pas encore perdu leur virginité, supposées être les compagnes
de ces jeunes garçons initiés, finissant leur rite initiatique du
« Poro ». Le « Poro », faut-il le savoir, est un rite
initiatique pratiqué en pays Senoufo. Il est considéré, comme étant une
organisation sécrète dont la transmission des valeurs se fait par classe de
génération dans le bois sacré, par période, généralement de sept (07) ans.
Ainsi, l’initiation au « Poro », permet au jeune adolescent, encore
profane d’être formé et d’être enseigné à la connaissance de certains mystères
de la vie.